L’Inde avec ses 1,4 milliard d’habitants constitue l’un des poumons de l’écosystème EdTech mondial depuis déjà plusieurs années. On ne compte plus les licornes EdTech du pays, à commencer par la plus grande de toutes : Byju’s, qui valorisée à plus de 22 milliards de dollars suite à sa dernière levée de fonds menée par son propre fondateur devrait s’introduire en Bourse cette année via un SPAC (Special Purpose Acquisition Company).
Nous pourrions citer également les jeunes licornes Apna, Vedantu, LEAD School, et autres pépites émergentes de Bengalore, la “Silicon Valley” indienne. Dans le secteur global de l’éducation (au sens large), l’Inde connaît une croissance phénoménale :
L’Inde, par son contexte social et démographique, son économie ou encore sa culture se situe aussi au carrefour de deux enjeux fondamentaux en ce qui concerne les nouvelles technologies de l’éducation et de la formation : l’intégration d’une part, l’exclusion de l’autre. Véritables opportunités d’intégration à l’économie mondiale, notamment pour les classes moyennes émergentes, les EdTechs peuvent également catalyser les inégalités d’accès à l’éducation et/ou à un marché du travail déjà saturé :
Les taux de chômage pour les diplômés de l’enseignement supérieur exposés ci-dessus parlent d’eux-mêmes.
Cette longue contextualisation permet de comprendre tout l’intérêt du modèle de l’école indienne de la Tech Newton School, qui vient d’annoncer un tour de table de 25 millions de dollars mené par Steadview Capital.
Newton School, l’école qui inverse les codes
Basée à Bengalore comme nombre de pépites EdTech indiennes, Newton School propose des formations Tech aux étudiants comme aux actifs. L’originalité du modèle réside dans le système de financement des études.
Pour chacun de ses deux programmes phares, Newton School propose à ses apprenants de ne s’acquitter d’aucun frais avant d’avoir décroché et signé un contrat de travail à l’issu de leur formation. Les apprenants bénéficient d’un suivi personnalisé, de séances de mentorat, de préparation spécifique à la recherche d’emploi ou encore d’entretiens blancs. Le contrat est clair : l’école ne génère de chiffre d’affaires que lorsque ses apprenants parviennent à trouver du travail (“Pay After Placement Agreement“).
L’école peut compter pour cela sur plus de 600 entreprises partenaires, pour au total afficher un taux de placement de ses étudiants de 90% (informations du site Internet).
Ce système de paiement connaît ses équivalents européens : Epicode (fusion récente d’Epicode School et Strive School) propose par exemple à ses apprenants de ne payer que 33% des frais de formation avant le décrochage d’un contrat de travail.
Une levée de fonds de 25 millions de dollars
Au total, plus de 1500 apprenants accompagnés par Newton School aurait intégré l’une des 600 entreprises partenaires de l’école : des entreprises locales comme Unacademy (licorne EdTech indienne qui levait l’été dernier 440 millions de dollars pour une valorisation à plus de 3,5 milliards), aux géants internationaux de la Tech comme Google.
“This fundraise will enable us to build a strong brand and leadership team while investing in innovative technologies like AI to transform education. In India, you have more than a million college graduates every year who fail to get relevant employment opportunities, and yet there are thousands of companies struggling to find talent. Newton School’s learning platform aims to bridge this gap.”
Siddharth Maheshwari et Nishant Chandra, Co-fondateurs de Newton School
Le modèle de financement de Newton School séduit d’autant plus dans le contexte économique et social complexe que connaît l’Inde aujourd’hui :
“In a country where graduates are left with single-digit employability rates despite spending significant amounts of money on education, Newton School’s unique model and platform will support the aspirations of millions of Indians by removing location barriers and lowering costs. We are confident Newton School’s growth potential.”
Puneet Kumar, Managing DIrector chez Steadview Capital
